Kong Fan, un journaliste vivant en France, a publié aujourd'hui un article sur Observer.com. Il estime que la grève nationale du 5 décembre, hormis la paralysie à grande échelle des transports publics et les affrontements entre certains manifestants et la police, n'a pas eu l'effet choquant escompté. Paris a déployé 6.000 policiers et gendarmes pour maintenir l'ordre public, même si des "gilets jaunes" et des "gilets noirs" s'y joignent.Les tactiques consistant à brûler et à détruire les installations publiques n’ont pas causé beaucoup de problèmes.
Selon les statistiques, le nombre de personnes participant à cette grève dans le secteur des transports publics n'a pas dépassé 55%, ce qui pourrait encore renforcer la détermination du gouvernement Macron à réformer. Kong Fan a déclaré que maintenant, ce que disent le plus ceux qui espèrent une réforme, c'est : Macron, attends.
Depuis des décennies, les chefs d'État et de gouvernement français successifs ont tenté de réformer le « système spécial de retraite » du système de retraite de base français, mais ils se sont à chaque fois heurtés à une forte résistance des syndicats, et les réformes se sont soldées par un échec en raison de la compromis du gouvernement.
Macron n’a désormais plus d’issue. Le système de retraite français est un désastre, et quelqu’un doit trancher ce nœud gordien. Ce que Macron veut réformer, c'est le « système spécial de retraite » évoqué plus haut. Le premier concerné est la société nationale des transports publics. Parmi eux, la SNCF, dont la dette s'élève à 45 milliards d'euros. il faut s'adapter et se réformer, sinon c'est la survie de la SNCF qui est en jeu.
L'état actuel du système de protection sociale français est stupéfiant. Si l'on classe les régimes par catégories, on dénombre plus de 1 500 régimes de retraite en France, et le système spécial des transports publics n'en est que la partie émergée. Dans quelle mesure les systèmes de retraite de certains départements sont-ils « spéciaux » ? Prenons l'exemple de la RATP, la compagnie de métro parisienne. Les employés du métro peuvent prendre leur retraite à 51 ans, alors que le Français moyen doit attendre après 62 ans. Leur méthode de calcul de la retraite 100% est le salaire moyen des six derniers mois avant la retraite, qui est également bien meilleur que la moyenne des Français. , les employés des autres départements doivent travailler 42 ans pour obtenir une pension de 100%. En 2017, l’âge moyen de départ à la retraite à la RATP était de 3 705 euros par mois avant impôt, et l’âge moyen de départ à la retraite était de 55 ans et 7 mois. De nombreux salariés choisissent de ne pas attendre 42 ans pour partir à la retraite. Bien qu’ils ne puissent pas percevoir une pension de 1 00%, ils ont toujours une pension lorsqu'ils prennent leur retraite. Comme ils sont relativement jeunes, de nombreux employés peuvent continuer à travailler dans des entreprises privées et gagner plus d'argent. Les cotisations communes payées par les salariés étant loin d'être suffisantes, l'État alloue chaque année des subventions. En 2019, l'État a alloué 736 millions d'euros de subventions, soit 61% du budget annuel des retraites de la RATP, soit l'équivalent de 11 euros par Français .
Dans ce régime spécial, outre les 330 000 salariés de la Société nationale des chemins de fer français, on compte 160 000 fonctionnaires nationaux, 550 000 fonctionnaires locaux, 400 000 mineurs, 330 000 salariés de la Société nationale des chemins de fer français, 140 000 salariés de la Société française d'électricité et la Société française du gaz, et 40 000 personnels judiciaires, 110 000 marins, 15 000 banques, il y a en plus des militaires, etc.
Certains médias français estiment qu'au vu de l'échec de la réforme de 1995, Macron est voué à ne pas pouvoir résister aux pressions de toutes parts. Cependant, contrairement au président Chirac en 1995, Macron a proposé un programme de réformes dès la campagne électorale de 2017. De plus, les sondages montrent qu’après des décennies de débats, le nombre de Français réceptifs à la réforme a augmenté. Un récent sondage d’opinion français a montré que 751 030 personnes pensaient qu’une réforme des retraites était nécessaire, mais seulement un tiers pensaient que le gouvernement français pouvait la mettre en œuvre.
Pour l’instant, même si les sondages ne sont pas favorables à la réforme, Macron est prêt à s’y tenir. Face à la vague de grèves, le palais présidentiel français et le cabinet du Premier ministre ont organisé une série de réunions pour discuter des contre-mesures ; cependant, les mots d'ordre du gouvernement restent « détermination » et « concertation ». La « détermination » fait référence à la détermination à mener à bien la réforme des retraites, et la « consultation » fait référence à la détermination de mener à bien la réforme des retraites. » signifie que la réforme des retraites doit être menée par le biais de la « consultation ».
Selon le calendrier annoncé précédemment par le Premier ministre Philippe, le plan de réforme sera annoncé à la mi-décembre et soumis à l'Assemblée nationale pour discussion et approbation en juillet prochain. On espère que le nouveau système entrera en vigueur en 2025. Il est clair que le gouvernement français ne montre aucun signe de concession pour l’instant, mais laisse à l’opposition le temps nécessaire pour s’exprimer. Le gouvernement Macron devrait bientôt annoncer les détails du plan de réforme, négocier avec les syndicats et expliquer patiemment chaque élément au public pour convaincre tout le monde que ce plan profitera à tout le monde. En fait, les Français savent tous qu’il faut réformer le pays, et pas seulement le système des retraites.
Lorsqu'il était ministre de l'Économie, Macron a mené la réforme du droit du travail, mais des manifestations massives ont forcé l'ancien président Hollande à faire rapidement des compromis et le projet de loi a été révisé au point d'être méconnaissable. Macron a promis de mener à bien les travaux inachevés. Dès la campagne, il a fait une promesse très médiatisée de réformer le marché du travail, promesse pour laquelle il a reçu un large soutien, ce qui lui donne également la confiance nécessaire pour faire avancer les réformes maintenant.