Le gouvernement français a annoncé le 14 mars que la nouvelle version du label Nutri-Score entrerait officiellement en vigueur après la signature par les services compétents du règlement d'application. "Compte tenu des besoins urgents de santé publique, les ministres ont décidé de signer le règlement modifiant les règles de calcul du Nutri-Score", ont écrit les ministres de l'Economie, de la Santé, de l'Agriculture et du Commerce dans un communiqué conjoint.
La ministre de la Santé, Catherine Vautrin, a déclaré vendredi matin sur TF1 que cette mesure visait à "lutter contre le surpoids et l'obésité", car ces problèmes sont à l'origine de graves problèmes de santé comme les maladies cardiovasculaires, le diabète et certains cancers. Les ministres ont toutefois également averti dans le communiqué qu'ils resteraient "très vigilants" quant aux "effets secondaires sur les produits artisanaux traditionnels français" de la nouvelle méthode de calcul.
Le communiqué précise que les entreprises et les marques participant à l'initiative volontaire disposent de « deux ans pour mettre à jour leurs emballages et étiqueter le nouveau Nutri-Score ».

Source de l'image : Agence de santé publique du Canada
La semaine dernière, la ministre de l'Agriculture Annie Genevard a publiquement menacé de bloquer la publication du règlement au motif qu'il accordait de faibles notes aux produits régionaux de « haute qualité », notamment les fromages et la charcuterie. Les ministres chargés des affaires de santé ont déclaré avoir signé le document.
Cette nouvelle étiquette utilise toujours un signe graphique composé de cinq couleurs et de cinq lettres, représentant respectivement les ingrédients et le contenu nutritionnel du produit. Tenant compte des recherches scientifiques récentes, cette nouvelle édition adopte des normes plus strictes pour les produits transformés en partie par l'industrie agroalimentaire. La nouvelle version pourrait « améliorer la différenciation entre les aliments en fonction de leur teneur en sel et en sucre » et également « mieux différencier les aliments entiers riches en fibres et leurs alternatives raffinées ». De plus, le gouvernement estime que la nouvelle norme améliorera la classification non seulement des poissons gras riches en oméga 3, mais aussi des huiles plus faibles en acides gras saturés. Enfin, le nouvel algorithme se concentrera également sur la classification des boissons en fonction de leur teneur en sucre, « tout en tenant compte de la présence d'édulcorants pour limiter leur utilisation comme substitut du sucre ».
« Les autorités compétentes seront invitées à étudier ces éventuels « effets secondaires » et à communiquer au niveau européen sur la manière de mieux les gérer. »
Conçu par des experts en nutrition, Nutri-Score a été lancé sur la base du volontariat en France en 2017 et a été mis en œuvre dans six autres pays européens. L'étiquette classe les aliments sur une échelle de A à E en fonction de leurs ingrédients et de leur valeur nutritionnelle. L’étiquetage nutritionnel, l’interdiction de la publicité pour les produits riches en matières grasses, en sucre et en sel, et les taxes sur les boissons sucrées sont « les politiques publiques les plus efficaces pour lutter contre le surpoids et l’obésité », selon une étude de juillet 2024 du service des statistiques du ministère des Affaires sociales.