Depuis que le gouvernement français a annoncé la reprise progressive de l'école et des cours le 11 mai, les critiques affluent de toutes parts. Même si la reprise des cours est volontaire et assortie de mesures de contrôle strictes, beaucoup de gens pensent encore que c'est un pas trop grand.
Le journal français Le Monde a rapporté hier, le 5, que 316 maires de la région parisienne, dont la maire de Paris Anne Hidalgo, ont écrit au président français Macron, demandant un report du décret d'ouverture des écoles après le 11 mai. La lettre précisait que la reprise des cours le 11 mai était risquée, « irréaliste et impossible ».
Hier, le Sénat français a rejeté le projet du gouvernement de lever le confinement le 11 mai, mais le résultat n'affectera pas la levée du confinement. Mais le Premier ministre français Philippe a tout de même souligné au Sénat que l'abandon scolaire était une « bombe à retardement » et que le retour à l'école était une « priorité ». Le ministre de l'Education nationale, Blanquer, a également déclaré avec arrogance : « Ce n'est pas le maire de Paris qui décide du nombre d'élèves qu'une école accueille, mais le ministère de l'Education nationale. »
Il est rapporté qu'hier, le président Macron, accompagné du ministre de l'Education Blanquer, a visité une école primaire à Poissy, département 78, banlieue ouest de Paris. Après l'inspection, il a accepté une interview avec les médias et a transmis le message de sa détermination à reprendre les cours. Il a déclaré que ce qui était important n’était pas le nombre d’écoles qui reprenaient les cours, mais le fait qu’elles le fassent progressivement. « Mon objectif est de faire en sorte que tous les enfants qui ont du mal à suivre leurs études et qui doivent retourner à l’école aient accès aux cours. »
Macron a souligné que « la bataille contre l'épidémie n'est pas encore gagnée », mais que « l'épidémie a ralenti » et que la France va entrer dans une « nouvelle étape de prévention de l'épidémie ».
Au 5 mai, heure de Paris, la France comptait 306 nouveaux décès et un total de 25 201 décès. Il y a eu 576 nouveaux cas confirmés, et un total de 172 589 cas confirmés ; 25 548 cas ont été hospitalisés, soit une diminution nette de 267 cas par rapport à la veille ; il y a eu 3 696 cas graves, soit une diminution nette de 123 cas par rapport à la veille ; 51 371 cas ont été guéris et libérés.
La France va devoir faire face à de nombreux maux de tête lors de la reprise des cours en pleine épidémie :
Juliette Bigot, directrice de l’école primaire Mirabeau (REP+) à Blois, a fait part de ses inquiétudes : « Il nous a fallu un certain temps pour habituer les enfants à l’enseignement à distance. Vous savez, beaucoup d’enfants ne parlent pas français quand ils rentrent chez eux. Si les enseignants doivent retourner à l’école pour faire cours en présentiel, auront-ils encore l’énergie de s’occuper d’eux ? »
De plus, selon le règlement du ministère de l'Éducation, si les conditions de la cantine ne le permettent pas, les élèves doivent manger en classe. L'école primaire Legouve a décidé d'allonger l'heure du déjeuner afin que les enfants puissent avoir un repas chaud et ne pas être entassés à la cantine. La ville de Paris n'a pas encore décidé du mode de déjeuner, et le maire a déclaré qu'il se débattait encore avec la question de savoir s'il fallait laisser les enfants manger à la cafétéria. Ou manger un « panier-repas » en classe ?
La directrice d'une école maternelle de l'est parisien a expliqué que tous les éléments de construction avaient été rangés « parce que la désinfection est trop gênante ». Que faire sur le toboggan ? « Conformément aux règles sanitaires du ministère de l’Éducation, le skateboard doit être désinfecté à chaque fois qu’un enfant glisse. » Comment amener les enfants de 5 à 6 ans à « maintenir la distance sociale » est encore plus difficile.
Le directeur d'une école primaire de Redon, dans l'ouest de la France, a déclaré qu'il était très inquiet. Afin de réduire au maximum la source d’infection, l’école a même retiré une porte. « Nous avons également dû déplacer certains bureaux et chaises dans la salle de classe pour garantir que chaque bureau soit à un mètre de distance. »
Louise, une enseignante qui habite dans la 77e province, a déclaré : « Les cours sont suspendus depuis deux mois. Combien de temps cela va-t-il durer ? Si les enfants ne peuvent pas retourner à l'école avant l'été, ils seront privés d'école pendant cinq mois. Il n'y a pas de limite. » Elle doute de la situation si elle est reportée à septembre : « Le virus disparaîtra-t-il d'ici là ? Les enfants seront-ils plus obéissants aux règles d'hygiène ? »