Au sud-estProvincesDans la Drôme et l'Ardèche, les températures sont descendues jusqu'à -8°C pendant la nuit au cours de la semaine. Ainsi, le mercure a chuté de 33°C en 10 jours.
Les vignerons et producteurs de fruits locaux ont signalé à la FNSEA qu'ils avaient perdu environ 90 % de leur récolte.
Philippe Pellaton, président de l'association des vignerons Inter-Rhône, a également prévenu que cette année devrait être « la plus petite récolte en Vallée du Rhône depuis 40 ans ». Il a estimé qu'environ « 80 à 90 pour cent » des près de 68 000 hectares qui composent la zone avaient été perdus à cause du gel.
« Les viticulteurs ont été dévastés », a-t-il poursuivi, soulignant les multiples pressions auxquelles ils ont dû faire face ces dernières années, notamment le Brexit, les tarifs américains et la pandémie de COVID-19, qui ont tous pesé sur les ventes et les exportations.
La Bourgogne, avec 28 841 hectares de vignes, n'a pas fait aussi bonne figure.
"Nous avons subi au moins 50 pour cent de pertes", a déclaré François Labet, président du bureau d'expertise des vins de Bourgogne.
L'appellation prestigieuse de Chablis a été particulièrement touchée, Frédéric Gueguen, du bureau d'appellation Chablis, estimant les pertes à environ « 80 à 90 pour cent ». « Je crains que certaines exploitations agricoles ne puissent pas se rétablir. »
Thomas Canonier, conseiller en vins chez Vinipôle Sud-Bourgogne, souligne : « C’est historique par l’intensité du gel et l’étendue de la zone touchée : personne n’a été épargné en Saône-et-Loire. C’est exceptionnel. »
Les vignerons du sud-ouest de Bordeaux tirent également la sonnette d'alarme. Selon le Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux (CIVB), le gel a durement touché de larges zones du vignoble bordelais, avec des températures descendant parfois en dessous de -5°C, et affectant l'ensemble des 65 appellations, représentant 111 000 hectares de vignes, soit environ 15 millions de pieds de vigne. Pourcentage du vignoble français.
En Dordogne, "pas un seul agriculteur n'a été épargné" dans les vignobles de Bergerac et Durras (environ 12.000 hectares), dont le célèbre Monbazillac, a indiqué Eric Chadourne, président de la fédération viticole locale. « À des degrés divers, selon le paquet, cela varie de 5 à 100 % de bourgeons », a-t-il ajouté.
Le président de la National Apple and Pear Association a également prévenu qu'en raison des basses températures récentes, « il y aura très peu de pêches, de nectarines et d'abricots dans les rayons cette année ».
Le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, a déclaré que le gouvernement était "pleinement mobilisé" pour apporter le soutien nécessaire aux agriculteurs touchés par cette période de gel inhabituelle.
Le gouvernement a également déclaré que 70 millions d'euros sur les 100 milliards d'euros du plan de relance du pays face au COVID-19 seraient destinés aux agriculteurs afin qu'ils puissent investir dans des équipements pour protéger leurs cultures des risques climatiques.