La plupart des Européens ont désormais perdu confiance dans l'Union européenne et dans sa capacité à réagir efficacement face à une crise majeure, selon une nouvelle enquête publiée ce mois-ci par le Conseil européen des relations extérieures (ECFR) en partenariat avec YouGov et Datapraxis, les plus grandes organisations de recherche au monde.
Euronews a cité hier (23) l'analyse du rapport d'enquête, affirmant que la situation dans de nombreux grands États membres de l'UE, dont l'Allemagne, la France, l'Espagne, l'Italie et l'Autriche, est très grave : la plupart des gens pensent que l'Europe a été « brisée » par l'épidémie de Covid-19 et espèrent une réponse européenne plus unifiée aux problèmes mondiaux - et une position plus dure contre les violations du droit international par la Chine, la Russie et la Turquie.
L’enquête de l’ECFR révèle que même si l’opinion des Européens sur les États-Unis s’est améliorée depuis l’entrée en fonction du président Biden, le paysage général en Europe reste celui du désespoir. De nombreux Européens estiment que les États-Unis sont politiquement « brisés » et ne partagent pas les « valeurs et les intérêts » de l’UE.
L’Europe étant en disgrâce, le point de vue ci-dessus s’applique à presque tous les autres acteurs mondiaux, y compris la Russie et la Chine, et les Européens espèrent que l’UE doit se montrer plus pragmatique dans son engagement international.
La plupart des Européens souhaitent également que l’UE étende son engagement en matière de partage des vaccins, soit avant que ses propres groupes vulnérables ne soient immunisés contre le Covid, soit dès que possible. Le soft power est considéré comme une composante importante de la puissance européenne.
La vision européenne sur la nature et la nécessité de la souveraineté européenne est que l’UE doit agir et démontrer son leadership mondial avant que ses citoyens ne perdent foi en cette possibilité.
L'enquête soutient que malgré les « doutes massifs » sur la capacité de l'UE à répondre aux menaces qui affectent la vie quotidienne de ses citoyens (en raison du déploiement lent et chaotique des vaccins), il existe encore plusieurs voies de sortie de crise, mais seulement si les dirigeants sont prêts à les accepter.
Les Européens sont favorables à une plus grande coopération et continuent de voir un intérêt dans l’adhésion de leur pays à l’UE. L’UE doit désormais démontrer sa capacité à agir face à la catastrophe. L’enquête de l’ECFR montre que la prévention d’une récession économique plus profonde et la lutte contre le changement climatique sont deux domaines importants dans lesquels les Européens attendent davantage de l’UE.
Le Fonds Next Generation EU pourrait donc être l’occasion pour Bruxelles de démontrer ses valeurs aux citoyens européens. L’approbation la semaine dernière par la Commission européenne des trois premiers plans nationaux dans le cadre du fonds de 800 milliards d’euros constitue une avancée positive. Mais la baisse de confiance dans les institutions et les dirigeants de l’UE laisse penser qu’il n’y aura pas de seconde chance.