Selon Deutsche Welle, le sommet de l'OTAN a abouti à une déclaration finale à Londres le 4 décembre. Les alliés ont réitéré leur soutien mutuel, soulignant que la Chine représente un nouveau défi et que la Russie reste un risque potentiel. Les observateurs ont noté que dans la déclaration de clôture du sommet, l'OTAN a pour la première fois explicitement déclaré qu'une Chine de plus en plus puissante représentait un « défi », mais ne l'a pas définie comme une menace.
La déclaration de clôture stipule : « Nous considérons l’influence croissante de la Chine et ses politiques internationales à la fois comme des opportunités et des défis que l’OTAN doit relever ensemble. »
Le quotidien allemand Die Welt estime qu'il n'existe pas de consensus unifié au sein de l'OTAN sur le rôle de la Chine au sein de l'alliance militaire. Alors que les États-Unis considèrent la Chine comme un ennemi, l’Allemagne et la France ne sont pas d’accord et considèrent la Chine comme une simple puissance commerciale.
Selon Deutsche Welle, en termes de relations avec la Chine, Trump s'est clairement distancié de son prédécesseur Obama. Obama avait autrefois prôné un déplacement progressif de la puissance militaire américaine vers l’Asie pour contrer la montée en puissance du nouveau rival chinois. Trump estime que la compétition avec la Chine a déjà commencé et espère que l’Europe pourra se ranger du côté des États-Unis, tandis que Macron et Merkel ne sont pas disposés à se joindre à cette confrontation frontale.
La déclaration de l'OTAN souligne que l'OTAN est confrontée à « une variété de menaces et de défis ». La déclaration mentionne spécifiquement « les actions agressives de la Russie » et « toutes les formes de terrorisme ». Le communiqué souligne toutefois que le dialogue avec la Russie doit se poursuivre. La Russie reste non seulement un partenaire potentiel mais aussi un danger potentiel.
Le sommet, destiné à célébrer le 70e anniversaire de l'OTAN, a débuté mardi soir par une réception offerte par la reine Elizabeth II d'Angleterre. Les critiques acerbes du président français Emmanuel Macron à l'égard de l'OTAN ont jeté une ombre sur le sommet dès le début. Macron avait un jour diagnostiqué l'OTAN comme étant en « état de mort cérébrale » en raison du manque de coordination entre les États-Unis et la Turquie d'un côté et les Européens de l'autre. Ce diagnostic intervient dans le contexte du retrait militaire américain du nord de la Syrie sans consulter ses alliés et de l'avancée turque très critiquée qui s'ensuit sur le territoire kurde. Désormais, les actions doivent être mieux coordonnées. La déclaration du sommet de Londres indique qu'un « processus de réponse tourné vers l'avenir » devrait être lancé au sein de l'OTAN pour renforcer la « dimension politique » de l'alliance.
Selon les chiffres fournis par l'OTAN, en 2019, le budget militaire de l'Allemagne représentait 1,31 % de son PIB. L’objectif du gouvernement fédéral est d’atteindre 1,5% d’ici 2024.
Concernant le différend au sein de l’Alliance sur les dépenses de défense, les pays se sont engagés à respecter le principe de partage des charges et ont conclu que de bons progrès avaient été réalisés. Le président américain Trump a notamment exhorté ses alliés à assumer une plus grande part des coûts. Il a critiqué à plusieurs reprises l’Allemagne pour ses faibles dépenses en matière de défense. Les dépenses militaires de l'OTAN ont augmenté de 130 milliards de dollars depuis que Trump a pris ses fonctions de président des États-Unis. Trump estime même que ce chiffre pourrait encore augmenter : il a déclaré que les dépenses militaires de l’OTAN devraient augmenter de 400 milliards de dollars d’ici 2024. L'hôte de la conférence, le Premier ministre britannique Johnson, a déclaré : « Tant que nous serons unis, nous vaincre ne sera pas une idée déraisonnable, et c'est pourquoi la guerre n'aura pas lieu. »
Il semblerait que le président Trump ait été la figure centrale du sommet de l’OTAN du début à la fin. Avant le début de la conférence, le président Trump a déclaré haut et fort que le diagnostic du président français Macron selon lequel l'OTAN était en « état de mort cérébrale » était « dégoûtant », et que la discorde évidente affichée par les dirigeants des États-Unis et de la France jetait une ombre inquiétante sur le sommet. Le sommet n'est pas encore terminé, mais Trump est parti plus tôt que prévu et a déclaré publiquement aux journalistes que le Premier ministre canadien Trudeau était une « personne à double visage ».