Soudain, la crise suivante est arrivée. La Turquie a ouvert la porte de l’Europe aux réfugiés. L’UE doit désormais à nouveau gérer seule la question des réfugiés. Bernd Riegert, commentateur de la Deutsche Welle, a souligné que de vieux conflits ont de nouveau éclaté.
Après que la Turquie a annoncé vendredi (28 mars) qu'elle ne bloquerait plus l'entrée des réfugiés en Europe, environ 13 000 personnes se sont rassemblées le 29 à la frontière entre la Turquie et la Grèce. Le vice-ministre grec de la Défense, Alkiviadis Stefanis, a déclaré le 1er mars à la chaîne de télévision grecque Skai que la Grèce avait empêché 9 972 immigrants « illégaux » d'entrer dans le pays entre samedi et dimanche matin. "76 358 migrants ont quitté notre pays depuis la province d'Edirne", a déclaré dimanche sur Twitter le ministre turc de l'Intérieur Suleyman Soylu.
La Turquie accueille plus de 3,6 millions de réfugiés de guerre syriens. Deutsche Welle prédit que des centaines de milliers de personnes pourraient fuir la Turquie à court terme, et la Turquie exige davantage d'aide et cherche un moyen de faire face à la « pression migratoire ».
Pendant quatre ans, l’UE s’est appuyée sur la Turquie comme gardien pour empêcher l’entrée de réfugiés et d’autres migrants, en payant 800 millions d’euros, mais l’UE avait promis 3 milliards d’euros.
Les dirigeants de l’UE sont pleinement conscients que l’accord conclu entre l’UE et la Turquie en 2016 n’est qu’une solution temporaire et peu fiable. La Commission européenne a lancé à plusieurs reprises des procédures pour tenter de mettre en place un système d’asile plus complet dans l’UE et de répartir équitablement les réfugiés en provenance de Syrie, d’Afghanistan, d’Iran et de nombreux pays africains entre les États membres. Toutefois, les efforts déployés dans ce sens ont échoué à plusieurs reprises en raison de l’opposition des États membres. L’opposition ne vient pas seulement de Pologne, de Hongrie, d’Autriche et d’Italie. Dans de nombreux pays de l'Union européenne, l'opposition de droite et les mouvements populistes de droite sont fermement implantés. Ils refusent d'accueillir des réfugiés dans leur pays et refusent même d'accorder aux immigrés un statut de résident permanent.
À l’heure actuelle, l’UE ne dispose d’aucun plan de secours pour résoudre le problème. La fermeture de la frontière entre la Grèce et la Bulgarie est une tentative désespérée pour empêcher l’entrée de réfugiés et de migrants, mais elle ne réussira pas à long terme. En vertu de la Convention relative au statut des réfugiés et de la procédure commune d’asile de l’UE, les nouveaux arrivants ont droit à un examen individuel pour déterminer s’ils sont des réfugiés ou des migrants ayant besoin de protection. S’ils relèvent de la première catégorie, ils ne peuvent pas être facilement expulsés ni renvoyés dans des pays où ils risquent d’être persécutés.
On estime que la plupart des États membres de l’UE accepteraient une ligne dure, la responsabilité de refuser d’accueillir des réfugiés incombant aux États frontaliers que sont la Grèce, la Bulgarie, la Croatie, la Slovénie, la Hongrie, l’Autriche, Malte, l’Espagne et l’Italie.