Alors que le COVID-19 continue de se propager dans le monde, les travaux de la France pour retracer la propagation du coronavirus se poursuivent. Interrogé par la chaîne de télévision BFM, Yves Cohen, médecin en Seine-Saint-Denis, a confirmé que le « patient zéro » de la pneumonie due au nouveau coronavirus en France remontait au moins au 27 décembre 2018. Il n'a pas exclu que le virus ait déjà été présent en France avant cette date. Cette date est antérieure de près d'un mois à celle du premier cas confirmé de COVID-19 en Europe, en France.

Le professeur Cohen est directeur du service de soins intensifs de l'hôpital Avicenne et de l'hôpital Jean Verdier en France. Il a déclaré publiquement hier sur la chaîne de télévision française BFMTV que lors de nouveaux tests d'acide nucléique sur des échantillons de patients atteints de pneumonie entre décembre et janvier 2019, il a été constaté que l'un des échantillons de patients était positif au nouveau coronavirus. L'infection du patient remonte au 27 décembre dernier, soit un mois avant le premier cas de COVID-19 annoncé en France.

Cohen a déclaré : « Les réactifs d'acide nucléique de décembre à janvier n'ont pas été utilisés pour détecter le nouveau coronavirus, mais pour détecter la grippe et d'autres coronavirus. Nous avons retesté les échantillons de 24 patients pour le nouveau coronavirus et avons constaté qu'un des échantillons était positif. Le patient a été hospitalisé à l'hôpital Jean Vidier le 27 décembre de l'année dernière. »

Après avoir confirmé à plusieurs reprises les résultats des tests de l'échantillon et écarté tous les risques incertains, le professeur Cohen a retrouvé les contacts étroits du cas. Le patient a également infecté ses deux enfants, mais sa femme n'a présenté aucun symptôme.

Il est rapporté que la patiente n'a pas voyagé en Chine et n'a pas été en contact avec d'autres cas suspects, à l'exception de sa femme. Mais maintenant, le patient et sa famille sont rétablis.

Afin de comprendre si l'épouse du patient était asymptomatique après avoir été infectée, le professeur Cohen a mené une enquête plus approfondie et a découvert que l'épouse du patient travaillait dans un rayon de fruits de mer dans un supermarché et que tous les fruits de mer venaient de France et non importés de Chine. D'un point de vue virologique, cette découverte permet de « reconstituer l'histoire du virus », a souligné Cohen. Son équipe a fait part de la situation à l'Agence régionale de santé d'Île-de-France et les résultats de ses recherches devraient être publiés prochainement dans la revue International Journal of Antibiotic Agents.

Cohen a déclaré : « Nous ne pouvons pas enquêter davantage. Ce travail doit être effectué par d'autres institutions pour déterminer si la femme du patient est asymptomatique. »

Au 4 mai, le nouveau coronavirus a fait près de 25 000 décès en France, avec plus de 130 000 cas confirmés.