Le gouvernement français a publié lundi 10 mars la version finale de son troisième Plan national d'adaptation au changement climatique (Pnacc), proposant une cinquantaine de mesures pour répondre à une augmentation de température de plus de 4°C d'ici 2100.
Lors de la présentation du plan, la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a souligné que le chaos climatique touchait toute la France et tous les Français ; elle a averti que si la France ne s'adaptait pas à temps au changement climatique, le coût des catastrophes climatiques pourrait doubler dans les 30 prochaines années, et les pertes cumulées entre 2020 et 2050 pourraient même atteindre 143 milliards d'euros. Elle a également souligné que si les températures mondiales augmentent de 2°C, la France pourrait perdre jusqu'à 10% de PIB au cours des 50 prochaines années.
Face à cette situation grave, le gouvernement a proposé 52 mesures (qui ont été approuvées en consultation publique en octobre dernier) dans le but de favoriser une adaptation progressive aux impacts du changement climatique dans de nombreux domaines (entreprises, transports, infrastructures, agriculture, santé, etc.).Parmi ces propositions, le gouvernement recommande notamment de soutenir les exploitations agricoles, les chaînes industrielles et les industries de transformation alimentaire pour faire face aux risques climatiques et favoriser la transition vers un modèle plus résilient et sobre en carbone, tout en couvrant également des mesures d’adaptation pour l’industrie du tourisme.
Il est proposé d'augmenter la taille du Fonds Barnier (créé en 1995 pour aider les collectivités, les petites entreprises et les particuliers à réduire leur vulnérabilité aux catastrophes naturelles) à 300 millions d'euros, avec 75 millions d'euros supplémentaires ; dans le même temps, le Fonds vert pour l'adaptation des collectivités locales au changement climatique sera augmenté de 260 millions d'euros supplémentaires.En outre, les agences de l'eau prévoient de lever près d'un milliard d'euros pour des mesures d'adaptation, dont environ 401 TP3T seront utilisés pour des interventions basées sur la nature ; un fonds spécial sera également créé pour prévenir les problèmes causés par le retrait et l'expansion de l'argile.
Le plan propose de renforcer la protection des travailleurs exposés aux chaleurs extrêmes, d'améliorer la protection des habitants des montagnes contre les catastrophes naturelles telles que les fortes pluies, les glissements de terrain, les chutes de pierres et les avalanches, et de mieux adapter les modèles de gestion des transports et de l'agriculture grâce à un certain nombre d'études et de diagnostics.
Le document recommande également de réviser la réglementation sur les rénovations résidentielles afin de rendre les maisons plus aptes à résister à la chaleur extrême ; et de se concentrer sur la protection des principaux sites du patrimoine culturel français tels que la Tour Eiffel et le Mont Saint-Michel, avec des projets de protection de 10 de ces sites d'ici 2025.
Le gouvernement prévoit d’utiliser des solutions d’intelligence artificielle pour soutenir les efforts d’adaptation au changement climatique, tout en mobilisant 10 000 jeunes pour participer à des services citoyens écologiques et effectuer des tâches d’adaptation ; parallèlement à cela, une réserve municipale de défense civile sera créée et l’éducation climatique dans les écoles sera renforcée.