Pau, dans le département français du Pas-de-Calais, va devenir la première ville à ouvrir une ligne de bus fonctionnant entièrement à l'hydrogène. La société de transport Tadao mettra en service six bus à hydrogène en juillet prochain. Ce nouveau bus à hydrogène mesure 18 mètres de long et peut transporter jusqu'à 125 personnes. Un seul ravitaillement permettra au véhicule de parcourir jusqu'à 240 à 330 kilomètres.
Le projet du Pas-de-Calais est réalisé grâce à la combinaison de trois entreprises françaises : une entreprise belge qui fournit les nouveaux bus à hydrogène, le groupe Michelin qui est responsable des piles à combustible et le groupe Suez qui construit les stations de remplissage d'hydrogène. En tant qu'élément clé de sécurité, les réservoirs d'hydrogène ont des exigences de certification plus strictes que tout autre réservoir de stockage d'énergie : ils subissent des tests d'incendie, des tirs à balles réelles, des milliers de cycles de remplissage, des crash tests et doivent résister à trois fois la pression de fonctionnement.
Le coût de réalisation du plan ci-dessus est de 9 millions d’euros, qui pourrait éventuellement augmenter à 12 millions d’euros. Le projet, lancé en 2015, coûte 3 millions d'euros et est financé par l'Union syndicale unie des transports de France et la Conférence des directeurs européens des routes (CEDR), un organisme régional. Il est rapporté que le coût de construction d'une gare routière traditionnelle en France est d'environ 300 000 euros, tandis que le coût d'une gare routière à hydrogène est de 850 000 euros. Les responsables du projet affirment qu’il ne s’agit pas d’une question économique mais d’un choix politique fort. Cependant, en créant de l'hydrogène et en utilisant l'énergie solaire pour l'électricité renouvelable, on s'attend à ce que le budget de consommation énergétique des transports de la ville puisse diminuer de 70 %.
La France prévoit également de déployer 15 bus à hydrogène dans les aéroports de Pau, Auxerre et Toulouse-Blagnac, sept à Toulouse, six en Artois-Gohelle, cinq à Auxerre et deux à Versailles. Elle est entrée en exploitation en Artois-Gohelle et à Pau début 2019.
En effet, depuis 2009, plus de 100 bus à hydrogène ont parcouru 8,4 millions de kilomètres en Europe. Les véhicules à hydrogène sont principalement fabriqués par l'entreprise belge Van Hool, qui possède 31 véhicules en Europe et 21 en Amérique du Nord.
Afin de réduire le coût des bus électriques fonctionnant à l’hydrogène et de favoriser l’émergence de produits industriels européens, une stratégie d’achats groupés est en cours d’élaboration. Le coût maximum d’un bus à hydrogène est de 650 000 euros. En plus des subventions de l'Etat, chaque ville doit verser 450 000 à 500 000 euros. C'est presque le double du prix d'un bus diesel. Si des commandes en gros sont passées, le prix d'un bus à hydrogène de 12 mètres de long devrait chuter à l'avenir à 450 000 à 500 000 euros.
Selon les informations de l'entreprise belge Van Hool Hydrogen Energy Vehicle Manufacturing Company, la Chine espère déployer 10 000 bus à hydrogène d'ici 2030, ce qui créera un énorme nouveau marché.
Les bus à hydrogène sont la solution privilégiée pour remplacer les bus diesel. Selon la taille de la station-service, elle peut être complètement chargée en 15 à 20 minutes, avec une autonomie continue de plus de 240 à 330 kilomètres. Les stations-service autonomes à hydrogène disposent d'une infrastructure relativement simple et peuvent produire de grandes quantités d'hydrogène « vert » à n'importe quel endroit. La méthode la plus courante et la plus efficace est l'électrolyse de l'eau. L'électrolyse utilise un courant électrique pour diviser l'eau en hydrogène et en oxygène. Il est inodore, incolore et non toxique, et l’énergie de 1 kg de ce gaz est égale à 3 fois celle de 1 kg d’essence. L'hydrogène est utilisé dans la technologie des piles à combustible pour produire de l'électricité et libérer uniquement de la vapeur d'eau, sans émettre de gaz à effet de serre ni de polluants. L’hydrogène est plus propre, plus écologique, plus silencieux, ne libère que de petites quantités de vapeur d’eau et n’émet aucun polluant lors de son processus de production par électrolyse de l’eau. Pour les passagers, les bus à hydrogène sont plus confortables, plus silencieux et accélèrent en douceur, sans vibrations dans le moteur ou la transmission.