Il est rapporté que pour la première fois depuis plus d'un an, le taux d'inflation dans la zone euro en mai a dépassé 8%. C'est quatre fois plus élevé que l'objectif initial 2% fixé par l'Institut de Francfort.
En sortant des taux d’intérêt négatifs, les institutions bancaires ne paieront plus pour garder leur argent dans les coffres de la banque centrale, elles ne seront donc pas incitées à prêter. À mesure que les taux d’intérêt augmentent, les emprunts deviennent plus chers. Cela devrait donc, en théorie, limiter la consommation et faire baisser les prix, l’idée étant d’éviter le risque d’alimenter une spirale inflationniste : c’est ce qui se passerait si on maintenait le « pouvoir d’achat » en augmentant les salaires.
La Banque centrale européenne (BCE) a confirmé qu'elle augmenterait ses taux d'intérêt pour réduire la flambée des prix dans la zone euro, rapporte Euronews aujourd'hui.
La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a déclaré aujourd'hui que la hausse des taux sera de 0,25 point de pourcentage, conformément aux attentes de la plupart des analystes, et qu'elle aura lieu en juillet. Cette annonce marque la première hausse des taux depuis 2011 et met fin à un long chapitre de politique monétaire accommodante.
« L’agression injustifiée de la Russie en Ukraine affecte gravement l’économie de la zone euro et les perspectives restent entourées d’un niveau élevé d’incertitude », a déclaré Mme Lagarde. « Mais les conditions sont réunies pour une croissance économique continue et une reprise plus poussée à moyen terme. »
La décision de la BCE modifiera directement le taux de la facilité de dépôt, qui détermine les intérêts que les autres banques reçoivent pour les dépôts détenus au jour le jour à la BCE.
Dans un autre signe des temps, Christine Lagarde a annoncé la fin du programme d'achat d'actifs (APP), une mesure extraordinaire également introduite pendant la crise de la dette pour assurer la stabilité des prix. Dans le cadre de ce programme, la BCE achète chaque mois entre 15 et 80 milliards d’euros d’obligations d’État et d’entreprises ainsi que d’autres titres adossés à des actifs.
En mettant fin à l’APP en juillet et en augmentant les taux d’intérêt, la BCE entend rendre les emprunts plus chers pour les consommateurs et les entreprises afin de freiner la demande et de stimuler une baisse progressive des prix. « Si la demande faiblit à moyen terme, les pressions sur les prix seront plus faibles », a déclaré Lagarde. La hausse des taux d’intérêt garantit également que ceux qui empruntent de l’argent aujourd’hui ne perdront pas de valeur lorsqu’ils le rembourseront à l’avenir.
Selon les analyses, la mesure pourrait affecter les pays lourdement endettés comme l'Italie, la Grèce et l'Espagne, qui comptent depuis des années sur la politique de taux d'intérêt négatifs de la BCE pour obtenir plus facilement des liquidités et financer leurs dettes.